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Meneur d'allure à la Grande Course du Grand Paris 2017 : Une vraie 1ère !

  • Ahmed
  • May 29, 2017
  • 9 min read

**Dimanche 21 mai 2017 , Top Chrono Event and Timing nous a honorés moi et 9 autres ambassadeurs Top Chrono Family en nous confiant la tâche de donner la cadence aux 7500 participants de l'édition inaugurale de la Course du Grand Paris.**

**Cette course relie l'Hôtel de ville de Paris au Stade de France, c'est à dire Paris intra-muros et la Seine Saint-Denis. L’ensemble est considéré comme le Grand Paris. L'idée est de symboliser l'unité des "Grands Parisiens". **

**Deux choses font la particularité de cette course : ses deux "arrivées" (l'une au 10 ème kilomètre et l'autre dans l'enceinte du Stade de France au bout de 11.8 kilomètres) et son soutien officiel dans le cadre de la candidature aux JO de Paris 2024. **

**En tout cas, pour moi c'était plusieurs premières que je m'apprêtais à vivre ce dimanche matin!!**

L'avant-course : récupération du matériel et briefing (ou pas!)

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Romain notre " papa " de la Top Chrono Family nous attend à Paris, près de la zone de départ, Place de l'Hôtel de Ville. Le rendez-vous a été fixé pour 7h30.Nous récupérons nos dossards et sommes équipés de ballons avec nos temps. Nous sommes 2 meneurs par allure. Les 5 allures sont 40 min, 45 min, 50 min , 55 min et 1 heure.

Le temps de nous faire équiper par Romain et une camarade de la Top Chrono Family (merci Marie!) et nous voilà prêts à nous échauffer. Nous avons le temps : le départ se fera à partir de 9h00 par vagues. Le départ de la vague -55 min, où je serai meneur avec Morgan est prévue pour 9h30.

Le briefing est cool : Romain nous encourage à nous faire plaisir et à profiter de notre course. On le retrouvera tous au Stade de France après l'arrivée. Après quelques minutes d’échauffement, nous gagnons la zone de départ. Je sens lentement monter la pression quand dans la foule des coureurs inscrits, certains me demandent si je suis meneur d'allure et sur quelle cadence je vais courir.

Je dois dire qu'à ce moment-là, plusieurs sentiments me sont apparus. J’étais tout à la fois gêné, flatté, responsabilisé et important!!Pour ma première comme meneur en course officielle j'étais servi. Par réflexe, je me suis mis à tripoter pendant un bon moment ma montre Garmin pour être sûr que le capteur GPS était OK!

Aujourd’hui, les rôles s'inversent : du participant qui cherche à suivre son meneur d’allure, je suis devenu pour la première fois celui qu'on surveille, qu'on "sollicite», qui doit répondre aux questions des participants. Malgré tout, l'excitation de vivre cette super expérience et mon petit vécu sur des courses (comme simple runner) me permettent de me détendre.

Quand je participe à une course, j'essaye toujours de repérer le meneur d'allure (45 minutes pour moi), histoire de ne pas le perdre de vue dès le début de la course. Je compte souvent sur lui pour réussir à maintenir mon rythme et approcher ou idéalement atteindre mon chrono recherché. J’essaye de ne pas m'éloigner de lui pour aussi écouter les conseils qu'il peut donner.

Mais j'attends surtout de lui qu'il me donne le tempo, s'il est sympa et encourage les coureurs c'est que du bonus. Du coup, je me dis que je dois rester "focus" sur mon objectif : moins de 55 minutes aux 10 kms. Cela veut dire que ma montre devra m'indiquer un rythme de 5mins29 secondes par kilomètre. Ma mission est d'abord de garder cette cadence le plus régulièrement possible.

La course : mission conquête du Grand Paris en mode meneur d'allure !

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Les départs se succèdent depuis 9h00, et vers 9h10, ma camarade de tempo, Morgan, me rejoins. On se dit bonjour et même si on ne se connait pas, on rentre tout de suite dans le vif du sujet pour s'accorder sur notre "stratégie». En bon membres de la Top chrono Family on décide vite et bien. On se mettra de part et d'autre de la même ligne. Je suis légèrement avancé, de sorte à pouvoir la voir sur ma gauche en tournant la tête.

Les bénévoles sont sur le point de nous faire passer le ruban d'accès au sas de départ, nous allons partir en avance : il est 9h20.Avec Morgan, on finit de s'encourager en partant sur l'idée de pouvoir communiquer ensemble tout au long de la course. On vérifie bien tous les deux que nos montres fonctionnent.

Les ballons n'arrêtent pas de se rebeller sur la ligne de départ comme si eux aussi étaient impatients d'en découdre.

Je fais attention à ne pas voir un de mes ballons s'emmêler autour du cou des participants. Je dois avouer que c'était un peu stressant : j'imaginais comment cela allait se passer avec les ballons pendant la course! C’est bientôt notre tour, derniers petits sautillements et réglages de montres et nous voilà partis à environ 9h22.Je ne sais pas si c'est le fait de courir pour tous les autres ou presque, mais mes préoccupations des premiers mètres étaient bien différentes de celles que je peux avoir comme simple coureur.

Au départ de mes courses, mon objectif est d'aller le plus vite possible. Si je dois me faufiler entre deux coureurs, je passe le bras et je cherche avant tout l'efficacité pour ma seule personne. Dans le cas du meneur, rien à voir!!!J'ai passé une bonne partie du premier kilomètre à regarder ma montre, ma partenaire, les coureurs autour de moi.

Mon rapport avec l'espace et l'environnement étaient autres : je cherchais tout ce qui pouvait aider un maximum de coureurs. D’abord en respectant une allure annoncée, mais aussi en répondant aux questions, en encourageant les participants. Je me sentais au service des coureurs, donc je devais aussi ne pas les bousculer ni les gêner, presque me faire petit.

A partir du 2ème kilomètre, le rythme était régulier, mes jambes faisaient leur job, c'est à dire 5mins29 par kilomètre selon ma Garmin. La communication avec ma collègue du jour était parfaite : on a très vite pu facilement se parler avec les yeux. J'étais détendu et à 100 % en connexion avec les coureurs. Mon souci était d'encourager ceux qui peinaient et à parler régulièrement après chaque kilomètre pour annoncer les temps.

Au fur et à mesure que l'on s'avançait dans la course, je me sentais dans mon élément et mon plaisir ne diminuait pas, bien au contraire. J’adore courir, faire des courses, et essayer d'améliorer mes chronos. Je continuerais d'ailleurs à le faire. Mais cela reste une satisfaction personnelle et avec peu de partage. Etre meneur oblige à tout faire pour amener le plus grand nombre de coureurs à leurs objectifs de temps.

En course, je suis Ahmed, un runner passionné, certes, mais un runner parmi les autres. Dans cette première expérience, je suis un des meneurs d'allure et mon importance n'est pas supérieure ou moindre que le meneur le plus rapide ou le plus lent. Pour les coureurs en 55 minutes je suis aussi utile que le meneur en 40 minutes l'est pour les coureurs plus rapides.

Les choses continuent d'être bien réglées avec Morgan, ma team mat de choc. On arrive tranquillement au kilomètre 5 avec le ravitaillement en eau. Avec Morgan on décide qu'elle continue à imprimer la cadence. Pendant ce temps j'encourage les coureurs à prendre de l'eau car il fait quand même assez chaud. Je prends 2 gobelets pour moi et Morgan (on est une famille quand même) et je la rattrape.

Je dois dire que je suis assez surpris de mon assurance : l'envie de bien faire, la sensation d'être responsabilisé et perçu comme une "référence" (en tout cas chronométrique!) me donnent une certaine confiance. Je n'hésite pas à donner des consignes pendant le ravitaillement en élevant la voix pour être entendu.

Je continue d'annoncer l'évolution du chrono aux coureurs à chaque kilomètre. On s'approche du 10ème kilomètre avec un rythme plutôt fidèle à l'objectif de 55 minutes (l'idéal serait 54 min 59 secs) Le peloton commence à être clairsemé et certains participants commencent à marcher. J’essaye de les booster comme je peux à coup de tapes sur l'épaule ou de " aller monsieur courage!" et de "bravo madame, ne lâchez pas c'est bientôt fini"

On arrive au 10ème kilomètre mais malgré l'arche présente, le Stade de France nous appartiendra que dans 1.8 kilomètres. Cette course a pour particularité de proposer un temps au 10ème kilomètre et un autre dans l'enceinte du Stade. D’ailleurs, Morgan et moi sommes assez surpris de voir que la plupart des coureurs marchent après l'arche des 10 kms.

En tout cas, nous sommes meneurs d'allure et décidons de rester sur notre tempo : 5mins29 par kilomètre. Nous sommes alors obligés de demander aux participants/marcheurs de se décaler sur la droite. Comme cela, les autres pourront continuer leur effort dans les meilleures conditions.

C'est alors comme cela que mon associée du jour et moi arrivons au Stade de France par le tunnel donnant accès aux parkings. A la fin du tunnel, nous avons le plaisir, comme tous les participants, d'être accueillis par des membres de notre famille d'ambassadeurs Top Chrono. Eux aussi bénévoles, mais à l'organisation. Sans bénévoles pour l'organisation et la logistique aucune course n'est possible, alors chapeau à eux.

Je reconnais l'un d’eux, mon petit frère Krevett Runner. Je casse un peu le protocole en me jetant dans ses bras pour le saluer. Il n'a pas manqué de me féliciter. Mais, restons sérieux : ma mission est de mener l’allure, alors je reprends très vite ma place dans le peloton.

On sent les rayons du soleil sur nos visages : ça y est, on entre dans le Stade par la piste d'Athlétisme. C’est quand même le Stade de France : le théâtre d'un des plus grands exploits sportifs français avec la victoire de l'équipe de France de football en 1998 avec à sa tête le génial Zizou... Je me suis alors surpris tout en gardant le tempo à regarder la pelouse qui dirait tellement de choses si elle pouvait parler!!

La course s'achève finalement en bout de piste au kilomètre 11,8...J'aurais bien fait plusieurs tours de stade, histoire de me sentir comme les plus grands athlètes quand ils font un tour d'honneur. Les gradins n'étaient pas occupés et l'ambiance était majestueuse, alors comment cela doit être quand tout ce vaisseau vibre sous le poids et le bruit de 80000 supporters!!

Juste après la ligne d'arrivée moi et Morgan échangeons des sourires et un "check", soulagés, fiers et contents de notre entente pendant la course. Je ne me permettrais pas de dire qu'on a été parfaits. Ce dont je suis persuadé est que nous avons eu pendant toute la course le souci de respecter l'allure et de mettre les coureurs dans les meilleures conditions possible.

Romain nous accueille tout sourire, et recueille nos impressions, qui sont évidemment très bonnes. On échange avec les autres meneurs, que je salue tous au passage!!On retourne gentiment au camion pour récupérer nos sacs personnels (merci Romain pour la consigne VIP!) et entamons les "au-revoir" et "à bientôt». Je finis alors tranquillement ma belle matinée pleine de sport mais aussi de partage, de sourires et d'humilité...

Ce que j'en retiendrais

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**J'ai déjà couru pour un ou une proche. Et je dois avouer que cela m'avait bien plu, par rapport à la dimension de partage et de responsabilité dans la pratique du running. Ne pas se focaliser sur son effort, courir forcément moins vite et aider l'autre à ne pas s'arrêter en route ou à garder son rythme apporte une touche d'altruisme. Mais c'est aussi très gratifiant et source de satisfactions. **

**Être meneur d'allure c'est encore mieux : vous courez pour tous ceux qui vous entourent et peuvent vous voir. C’est bien plus fort en termes de responsabilité, d’importance, de respect des coureurs. On ne peut pas se défiler. En revanche, les coureurs vous le rendent bien. Après l’arrivée, j'ai été abordé plusieurs fois. **

**Les gens m'ont remercié, m'ont tapé sur l’épaule, certains m'ont souri. On m'a même taquiné ; "monsieur, c'est normal que vous ayez un ballon au-dessus de la tête? «Les gens étaient contents de faire la course, il faisait beau...Peut-être aussi que l'idée de rejoindre le Stade de France augmentait la motivation. **

**Pour moi, c'était une ambiance populaire et universelle. J’ai vu des jeunes, des moins jeunes, des origines ethniques, culturelles et sociales, différentes. D'ailleurs il suffit de regarder les photos prises pendant la course pour se rendre compte. **

**Et en sport, on ne retrouve cela que dans le running!! Il y avait des coureurs en solo, des groupes, des binômes avec souvent un coureur (le pacer) qui aide un ami ou sa copine à faire sa première course.

J’ai pu voir des coureurs malvoyants et leur guide que seuls une simple ficelle et une grande confiance liaient. **

**Pour finir, j'encourage tout runner à tenter l'expérience un jour! J’ai adoré et je n'ai qu'une hâte ; recommencer à donner le tempo dès que l'occasion s'y prêtera!!Et ne vous y trompez pas : il n’y a pas la nécessité d'être un coureur Kényan ou un coureur Elite. Je suis le meilleur exemple. Il suffit pour cela d'avoir un niveau de performance suffisant pour avoir assez de marge**.

**Dans une course classée je ne suis pas dans les plus rapides. Si j'avais fait la course pour moi, mon objectif serait de 45 minutes parce que 'il correspond à mon niveau actuel. J’ai pu pourtant sans peine assurer moins de 55 minutes en mode "meneur», c'est à dire respecter la vitesse, parler et encourager les coureurs. **

**Mon prochain objectif de meneur d'allure : réduire au maximum ma marge d'erreur (pour 54mins59 j'ai fait 53mins22 pour cette première), et être le plus régulier possible. Et surtout emmener un maximum de coureurs à l'arrivée. Aider les autres comme on a pu être aidé et recevoir des remerciements et des tapes chaleureuses : voilà une superbe récompense!!**


 
 
 

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